Algies pelviennes chroniques : prévalence et caractéristiques associées dans la cohorte Constances - 09/04/16
Résumé |
Directeurs de laboratoire |
A. Giami et V. RIinga, CESP Inserm U1018 équipe genre, sexualité, santé, Le Kremlin-Bicêtre, France.
Directeurs de mémoire |
V. Ringa, X. Fritel.
État de la question |
Les algies pelviennes chroniques (APC), symptômes douloureux chroniques ressentis dans le bas ventre, ont trois composantes : les dysménorrhées, douleurs lors des règles, les dyspareunies, douleurs lors de rapports sexuels avec pénétration, et les douleurs pelviennes chroniques autres regroupant le reste des autres symptômes douloureux. Notre objectif était d’estimer la prévalence des APC en France et d’étudier les facteurs gynécologiques, socio-économiques et liés au mode de vie associés aux dysménorrhées.
Population et méthodes |
Les données ont été extraites de la cohorte Constances et concernent 26 458 femmes âgées de 18 à 75ans ayant répondu à deux auto-questionnaires. La prévalence des APC a été estimée dans la cohorte et en population française. La relation entre les trois composantes a été étudiée par un diagramme de Venn proportionnel. L’étude des facteurs associés à la dysménorrhée a été modélisée par régression logistique multiple.
Résultats |
Parmi les 10 229 femmes réglées, la prévalence de la dysménorrhée (douleur supérieure à 4 sur une échelle de 0 à 10) variait de 62,3 % chez les plus jeunes jusqu’à 36,4 % chez les plus âgées ; celle des douleurs pelviennes chroniques autres s’étendait de 11,3 % chez les plus âgées à 19,4 % chez les 30–34ans. Parmi les 21 133 femmes ayant déjà eu un rapport, la prévalence des dyspareunies (douleur survenant « parfois », « souvent », « toujours ») était maximale chez les plus jeunes (50,2 %) et minimale chez les 45–54ans (29 %). Environ un tiers des femmes ne présentaient aucun symptôme douloureux entre 20 et 59ans. Ces estimations correspondraient en France, entre 20 et 54ans, à 6 960 649 et 2 370 464 femmes françaises concernées respectivement par des dysménorrhées ou des douleurs chroniques autres, et entre 20 et 69ans, à 7 578 138 femmes présentant des dyspareunies. La dysménorrhée était le symptôme le plus prévalent, sa fréquence diminuant avec l’âge (OR : 0,96 ; IC 95 % [0,96–0,97]). L’utilisation d’une méthode contraceptive hormonale et le nombre d’accouchements étaient associés à un plus faible taux de dysménorrhées, tout comme un niveau d’études élevé. Nos résultats ont montré une fréquence accrue de dysménorrhées chez les femmes originaires d’Afrique du Nord et subsaharienne, (OR : 1,57 ; IC 95 % [1,18–2,10]) et une fréquence moindre chez celles originaires d’Asie (OR : 0,56 ; IC 95 % [0,34–0,94]) par rapport à celles originaires de France métropolitaine.
Conclusion |
Les algies pelviennes chroniques sont un symptôme très prévalent en population générale française avec plus des deux tiers des femmes concernées. Pour la dyspareunie et les dysménorrhées, les plus jeunes sont les plus touchées. D’autres analyses sont nécessaires pour identifier les femmes qui présenteraient des dysménorrhées sévères (douleur supérieure à 7) et/ou des dyspareunies fréquentes (survenant « souvent ou toujours »).
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Vol 64 - N° 2
P. 134 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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